mercredi 8 mai 2013

Le cheveu, une histoire pas si simple

Pourquoi nos cheveux sont-ils si important ? Pourquoi leur état, le fait de les couper ou de les montrer revêtent-ils tant de symboles et d'émoi ?

La Socio Coiffure s'attache à prendre en considération cette relation forte et spéciale que nous entretenons tous avec nos cheveux. Mais pour comprendre les liens que chacun a noué avec ses cheveux, arrêtons nous un instant pour regarder l'histoire, comment l'inconscient collectif s'est construit au fil des siècles et quelles notions sont-elles aujourd'hui portées par nos cheveux.


Les cheveux de la femme représentent sa féminité. Ils sont sa parure, son signe de beauté et de disponibilité, son élément de séduction et participent à sa sensibilité.
Dénoué, porté lâche et flottant, le cheveu est le signe de liberté ou de disponibilité de la femme dans de nombreuses cultures. En revanche, on l’attache, on le noue, voire on le cache, dès que celle-ci est mariée ou n’est plus libre. En tant qu’objet potentiel de séduction, il est même considéré comme un facteur de péché, ainsi les religions chrétiennes, musulmanes et juives sont toutes d’accord sur le sujet.

Dans toutes les époques où les femmes ont voulu conquérir leur liberté, elles coupèrent leurs cheveux. En les coupant, elles coupaient leurs « racines », leurs mémoires archétypiques qui les cantonnaient au statut d’être de séduction, désirables mais souvent ressentis comme « objetisés » et sans indépendance.

Chez l’homme, la symbolique est différente. Les cheveux représentent la force, la virilité, la puissance et la capacité à agir.
Rappelons nous de Samson, dont la force résidait dans les cheveux. Son épouse Dalila découvrit ce secret, et, une nuit, lui rasa le crâne. Cette coupe le laissa sans force, et elle put ainsi le livrer aux Philistins. Cependant ses cheveux repoussèrent pendant sa captivité, jusqu’au jour où il sentit que, grâce à leur longueur, sa force lui était revenue. Il put à nouveau faire appel à cette dernière pour se libérer.
Cette image nous permet de comprendre à quel point la coupe du cheveu a toujours été un symbole fort de soumission, d’humilité, voire d’humiliation. 


Que se soit pour un homme ou une femme, le fait de se peigner ou de se faire peigner n’est donc pas anodin. On confie une part subtile de soi, sa féminité ou sa force au peigne ou à la main de l’autre. En peignant ses cheveux, on les ordonne, on les canalise, on les dénoue. En confiant ce geste à « un autre » on lui montre une grande confiance, voire une complicité.
Peigner les cheveux de quelqu’un est un acte d’amour, une marque d’attention ou d’accueil, un signe de confiance ou d’intimité. 

Même le cinéma nous a livré quelques scènes légendaires où le fait de confier ses cheveux à l'autre devient le symbole ultime d'intimité :  je pense particulièrement à l'une des plus grandes scènes d'amour de l'histoire du cinéma où Robert Redford lave les cheveux de Meril Streep dans Out of Africa.




La coupe et la coiffure du cheveu ont donc une portée symbolique très grande.
Le rôle de la coiffure serait d'incarner, les idées, pensées ou émotions de la personne et de donner ainsi à l’extérieur une image en cohérence avec sa personnalité.


Le cheveu, donc, est le pont de l’être, porteur de ses racines et des mémoires, il représente aussi son identité et ses émotions du moment présent. Pas étonnant alors qu'il revête tant d'importance et soulève tant d'émotion. Pas étonnant également qu'il nécessite de prendre le temps et d'avoir toute l'attention de celui à qui on le confie et qui aura la charge de reconnecter notre histoire, nos émotions et notre personnalité à un moment où tout semble nous échapper ...

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